Day 1

Voilà ! J’ai ma voiture ! Et en plus, c’est une….

Oui ! Une Fiesta, et mieux équipée que la mienne haha ! Et ici ils ont une version avec un vrai coffre. A cet instant, je remercie Yannick de m’avoir fait travailler chez Arwe, car c’est une automatique… Et je confirme, une automatique c’est bien sympa, mais je préfère contrôler moi-même mon régime moteur. Bref…

C’est parti pour les looongues lignes droites des highways canadiennes ! Le soleil n’est pas là, mais ça n’entame pas ma bonne humeur… Je suis libre ! Une bonne petite voiture, la route, les montagnes, une bonne musique, et moi… Grand grand moment de bonheur !!! Puis petit détail, cette Fiesta est équipée d’un accoudoir et d'une radio satellitaire (bien pratique quand les ondes FM ne passent pas en montagne). Ça change la vie ! Ce qui me changerait la vie ce serait le régulateur de vitesse, mais peine perdue… je n’arrive pas à comprendre comment l’enclencher.

Première halte, Lake Louise. Je m’y étais arrêtée avec Margot, mais le lac était encore pris par les glaces. Lorsque j’arrive au parking, le garde m’annonce que si je m’arrête dans le parc, où que ce soit, il faut payer les frais de passage. Dans sa grande mansuétude, cependant, il veut bien « sauver mon argent » et m’autorise à me garer gratuitement. La couleur grise du ciel ne rend pas hommage à la couleur de l’eau, qui, lorsqu’un rayon de soleil filtre, est de couleur bleue turquoise. La chaîne d'hôtels Fairmont n’est pas qu’à Monaco, n’est-ce pas… elle est aussi ici ! De nombreuses randonnées partent du lac, me voilà bien frustrée… Mais bon, il commence à pleuvoir, et je me remets en route.

Arrivée dans le parc national de Jasper, arrêt obligatoire pour payer le droit de passage. 9$. Ouille, cette fois je n’y échappe pas ! Petite info, les gardes sont tous bilingues français-anglais dans les parcs nationaux, tout comme les panneaux sont écrits dans les deux langues.

La pluie ne s’arrête décidément pas. J’m’en fout, le paysage est quand même superbe, rien ne peut m’atteindre, je suis bien trop heureuse… Le seul truc qui me chagrine, c’est que c’est super difficile de conduire, regarder le paysage et prendre des photos ^^

La route défile devant moi… des arbres, des montagnes, de l’eau, des arbres, des montagnes, de l’eau, encore des arbres, encore des montagnes, encore de l’eau et oh ! Un ours noir ! Pas eu le temps de le prendre en photo (le temps que l’information monte au cerveau, descende jusque dans les jambes pour arrêter la voiture, il était déjà remonté dans la forêt… ). Désolée pour vous !

Arrêt numéro 2, les chutes Sunwapta. Le niveau de l’eau est haut. Très haut même… Les curieux verront la vidéo à mon retour.

Arrêt numéro 3 (après j’arrête de compter), les chutes Athabasca. Il pleut, encore et toujours, mais qu’importe… Voilà un petit aperçu…

Me voilà arrivée à Jasper. Je suis triste car ça signifie que je suis bientôt arrivée… Je suis partie à 7h45 ce matin, il est 15h, je n’ai pas vu le temps passer. Je pourrais rouler encore des heures et des heures à travers ces forêts, ces montagnes, ces lacs et ces rivières. Vous voyez la vallée de  la Haute Vésubie ? Vous l’aimez ? Elle est belle, hein… Ben c’est du pipi de chat comparé à ce que je traverse en ce moment. Et dire que je ne fais que passer…

Bien. Ce n’est pas que, hein, mais je dois trouver un pompe à essence… et dans la famille « Alicia découvre le monde », je voudrais « Alicia découvre les stations essence ». Bah ouai, faut bien la nourrir un peu ma monture. Première question : essence ou gazole ? La plupart des voitures particulières roulent à l’essence. C’est aussi le cas pour les voitures de location ? La carte grise indique « Gas ». C’est quoi « gas » ? Gazole ? Et elle est où la pompe avec du gazole ? Deuxième question. Comment je paie ? J’insère ma carte bleue dans la machine, elle me demande de la retirer. Ok, c’est pas comme ça que ça marche. Allez quitte à me rendre ridicule, je compose « l’appel à un inconnu ». Il m’explique que oui, ma voiture roule bien au gas – qui soit dit en passant n’est pas du gazole mais de l’essence – et me met gentiment la pompe dans le réservoir à essence. Merci monsieur. Bien, voilà chose faite, j’en ai pour 30 $ pour ¾ de réservoir. Je me rends au comptoir pour payer, je dis à la dame que c’est la pompe n°5, et elle me demande pour combien j’en ai (enfin c’est ce que je crois). Je lui réponds que je ne me rappelle plus exactement, et que je pensais que elle, saurait. Là elle me répond un truc que je ne comprends pas, et je parviens finalement à lui faire comprendre que j’ai déjà fait le plein et que je souhaite payer. Et là, surprise, elle me tend mon ticket de carte bleue, débitée de 30$... Je m’en doutais, hein, mais mettre de l’essence dans sa voiture est un « acte culturel »…

Allez zou, une brève visite du "village" et on y va, dernier tronçon de route jusqu’au ranch. La pluie cesse (enfin…), et j’ai même droit à quelques rayons de soleil. Le paysage n’est plus superbe, il est… wahooo…  Et encore, les photos et vidéos ne rendent pas vraiment bien compte des échelles, des couleurs… Et ces arbres si verts, et ces lacs, d’un bleu incroyable…

Je m’arrête une fois de plus sur le bas-côté de la route pour essayer de faire ressortir la couleur d’un lac. Ya des tas de gens arrêtés un peu plus loin. Qu’est-ce qu’ils font ? Des photos ? Oui, effectivement, et il s'agit d'un mâle wapiti. Il est énorme pour la Française que je suis. Il y a encore le velours sur ses cors ( ?). Ils broutent à 2m de la route, et à 10m des touristes, comme s’ils n’existaient pas…

Je viens de croiser le panneau du Ranch, c’est ici que mon petit voyage s’achève…  Je croise Rocky (le propriétaire), sur son tracteur, qui me dit de prendre mes aises, en attendant qu’il arrive. Je croise entre temps un natif, qui vient de l’Ontario. Il me dit que j’arrive trop tard pour la cérémonie, mais que demain il peut m’emmener au sweter (haha…). Rocky revient, me montre ma « cabin », spartiate, très spartiate… puis me dit que je peux me promener sur la propriété, et que je peux aller voir ses chevaux, dans le pré plus bas. C’est parti ! Le soleil brille, il fait 20°C, l’herbe est verte… Je m’assoie dans le pré, un peu à l’écart des chevaux, je veux voir s’ils sont curieux… La réponse en vidéo…

20h : Assise à une table en bois, au soleil. Il n’y a que le bruit du vent dans les feuilles. La brise, le soleil, les arbres, et moi… Quelle quiétude…

23h, pas une lumière, j’ai une chance de voilà les étoiles ce soir. C’est sans compter sur le fait qu’ici une journée d’été dure longtemps. Très longtemps : la preuve…

Les étoiles, ce n’est pas pour ce soir…